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São Paulo candidate à l’Exposition universelle de 2020


São Paulo candidate à l’Exposition universelle de 2020

Après la Coupe mondiale de football de 2014 au Brésil et les Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro, São Paulo veut décrocher l’Exposition universelle de 2020. Dieu serait-il brésilien, comme disent les gens du pays ?
Le vice-président brésilien, Michel Temer, et le maire de São Paulo, Gilberto Kassab, ont plaidé le dossier de la capitale économique du Brésil, mercredi 23 novembre, à Paris, au siège de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Jusqu’à présent, aucune Exposition universelle n’a eu lieu dans l’hémisphère sud. Les autres candidates pour 2020 sont Izmir (Turquie), Ayutthaya (Thaïlande), Ekaterinbourg (Russie) et Doubaï (Emirats arabes unis).
Pour accueillir un événement qui a attiré 73 millions de visiteurs à Shanghai en 2010, les Brésiliens proposent le futur Centre de conventions et d’expositions de Pirituba (au nord-ouest de São Paulo), qui disposera de 5 millions de mètres carrés.
São Paulo prétend accueillir d’ores et déjà 75 % des événements et foires réalisés au Brésil. Mais le Mondial et les JO ont relancé la vieille rivalité avec Rio de Janeiro, qui connaît un boom dopé par les réserves de pétrole découvertes en eaux profondes.
La compétition entre les deux villes remonte aux années 1930, à l’époque où Rio était la capitale du pays. L’argent du café et l’immigration ont favorisé l’industrialisation et la prospérité de São Paulo, dont les velléités séparatistes ont été écrasées par le pouvoir central.
Après la seconde guerre mondiale, São Paulo dispute à la capitale fédérale son hégémonie par des initiatives culturelles financées par la nouvelle bourgeoisie italo-brésilienne : le Théâtre brésilien de comédie, la Biennale d’art, la compagnie cinématographique Vera Cruz, le Musée d’art de São Paulo, etc.
Mais le coup de grâce à Rio de Janeiro a été la construction d’une nouvelle capitale, Brasilia, inaugurée en 1960. Parmi les administrations ou entreprises d’Etat, seule Petrobras est restée à Rio. Les mauvaises langues ont pu dire que pendant un demi-siècle l’unique initiative de Rio à portée nationale avait été la création de TV Globo.
Même si la réputation d’assoupissement du « balnéaire » était exagérée, le dynamisme de sa rivale pauliste ne faisait pas l’ombre d’un doute et s’est d’ailleurs reflété dans la domination de la vie politique par des partis liés à l’Etat de São Paulo, le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) du président Fernando Henrique Cardoso (1995-2002), et le Parti des travailleurs (PT) de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) et Dilma Rousseff (2011).
Le Mondial et les JO ont redonné une forte attractivité aux investissements à Rio, sans compter les revenus pétroliers attendus. Le gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro, Sergio Cabral (un allié du gouvernement fédéral), a d'ailleurs mobilisé l’opinion locale pour s’assurer une part plus importante des royalties, au détriment du reste du pays.
Les deux métropoles sont reliées par un pont aérien et un vol d’une demi-heure entre deux aérogares dangereuses, en plein tissu urbain. Le projet de TGV n’est pas sorti des cartons. Mais à long terme la fusion au sein d’une même mégalopole São Paulo-Rio de Janeiro semble inéluctable. Les rivalités seront enfin réduites à leur vrai nature : des querelles de clocher.

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